Lux Bar Memories, qui paraîtra dans la semaine du 11 Juillet 2022, est un récit qui s’affranchit du concept de frontière.
Patrice Montagu-Williams dresse le portrait d’un citoyen-monde riche d’expériences singulières et dont l’existence semble faire écho aux anecdotes insolites dont nous fait part l’écrivain.
L’écriture est un territoire sur lequel Patrice Montagu-Williams marque son empreinte à partir de mots percutants dont la vie l’avait dépossédé. Lyrisme métaphorique et brutalité de l’existence font front dans ce récit que l’auteur choisit de caractériser de « vraie-fausse biographie ».
De ses écrits à ceux qui l’on inspiré, Patrice Montagu-Williams entraîne son lecteur dans une littérature de l’évasion sans s’émanciper totalement de ses racines. Héritier d’une tradition littéraire où s’expriment les affres de l’existence humaine, l’écrivain insuffle aux mots une vocation nouvelle : créer une écriture du cœur et de l’esprit.
Quelques mots sur vous et votre parcours ?
Petit-fils de deux agents des services secrets britanniques (MI6), mis à la porte du Collège Stanislas de Cannes, comme Guillaume Apollinaire et pour les mêmes raisons (lecture de livres interdits), diplômé de l’ESCP Busines School, la plus ancienne école de commerce du monde, j’ai exercé mes talents dans l'informatique et dans le commerce international. J’ai vécu à Paris puis à Rio de Janeiro avant de m'installer à Athènes où j’ai pu, enfin, assouvir pleinement ma passion pour l'écriture. J’ai attendu pour publier mon premier roman. On pourrait parler de vocation tardive. Il n’en est rien. Parler d’une vocation contrariée serait plus exact. Je dirai même que c’est cette vocation, longtemps étouffée par les nécessités d’une vie professionnelle agitée et plutôt subie que véritablement choisie, qui a façonné mon existence. Dès que la vie m’en a laissé l’occasion, je me suis mis à écrire.
Parlez-nous de votre livre, Lux Bar Memories ?
Lux Bar Memories, vraie-fausse biographie, est l’histoire d’un type qui, depuis le poste de pilotage qui lui sert de cervelle, voit le temps défiler à toute blinde et commence à flipper. Il se met alors à branler sérieusement du manche et, peu à peu, la panique s’installe dans le cockpit. Pour lui, c’est sûr, l’heure du grand plongeon se rapproche dangereusement. Trop d’heures de vol, voyez-vous. C’est vrai que le gars en question a fait plusieurs fois le tour du monde. Il s’est posé à l’île de Pâques et sur une plate-forme de forage, en mer du Nord. Il a bouffé des saucisses de chien en Corée et du serpent au Gabon. Il s’est baladé sur le dos d’un buffle en tâchant d’éviter les crocodiles sur l’île de Marajó, dans l’embouchure de l’Amazone, et il a sablé le champagne, en première classe, dans le Train Bleu, entre Le Cap et Johannesburg. Il a même, un temps, travaillé pour la cour du roi d’Arabie Saoudite.
Il décide alors de se confesser avant le crash final. Parce que ça soulage, une confession, surtout si l’on prend soin de mêler aux souvenirs personnels les fantasmes dont on n’est jamais arrivé à se débarrasser...
Quelles sont vos lectures, influences ?
Mes influences sont nombreuses et assez éclectiques. Tout d’abord Honoré de Balzac et les personnages récurrents de La Comédie humaine ainsi que Fiodor Dostoïevski et, en particulier, les Démons, l’un des plus grands livres jamais écrit, selon moi... Sans oublier, bien sûr, Marcel Proust et Louis-Ferdinand Céline. Il y a aussi les Sud-Américains, à commencer par l’extraordinaire Joaquim Maria Machado de Assis, ainsi que Gabriel Garcia Marquez, évidemment, Jorge Amado, Jorge Borges et Mario Vargas Llosa. Il y a enfin la littérature américaine. William Faulkner, bien sûr, Henry Miller, mais aussi tous les contemporains : Cormac McCarthy, Jim Harrison (et la bande des écrivains du Montana), Ron Rash, Richard Powers, Joyce Carol Oates, et les autres.
Quelle est votre actualité ?
Je viens de publier, sous forme de nouvelles, trois feuilletons asiatiques écrits pour un site francophone basé à Bangkok ainsi qu’un roman d’aventures se déroulant au Brésil.
Écrire, pourquoi ?
Je ne me suis jamais posé la question de « pourquoi écrire ». Je n’avais pas de message à transmettre ni ne me croyais investi d’une mission ou doté d’un talent particulier. Je portais tout simplement ça en moi depuis mes 20 ans. Beckett, à qui l’on posait la même question, se contenta de répondre : « Bon qu’à ça ».
J’ai 18 ans, quel(s) conseil(s) voulez-vous me donner pour la vie ?
Je n’aime pas trop donner de conseils mais, au vu de mon parcours et de mes (nombreuses) erreurs, je dirai : prenez le temps qu’il faut et essayez d’identifier ce qui vous plait et ce dont vous ne voulez à aucun prix. Et ne vous demandez surtout pas si vous êtes doué ou non pour ce qui vous plait. Réfléchissez simplement aux moyens à mettre en œuvre. Cela va demander du temps, des efforts, des compromis et il faut que vous sachiez que vous serez seul. Après, il ne vous reste plus qu’à foncer : le succès est au bout du tunnel.
Un fait d’histoire important ou qui vous a marqué ?
La mort de Che Guevara (je sais, ça fait has been, mais c’est de ma génération...).
Un pays, un peuple ?
Le Brésil, un pays-continent qui est ma seconde patrie, où j’ai vécu et dont je parle la langue. C’est là que j’ai connu ma femme qui est carioca (originaire de Rio de Janeiro) et m’accompagne toujours. C’est elle qui m’a donné une fille et un petit- fils formidables qui se sentent tous deux aussi Brésiliens bien que nés à Paris.
Auriez-vous aimé vivre à une autre époque que celle-ci ? Si oui, laquelle ?
Non. L’époque actuelle me convient parfaitement et je déteste le : « Avant, c’était mieux ». Pour moi, avant, c’était pire. Bien pire...
Une passion ?
Une passion pour les chats avant tout mais aussi pour le whisky. Pur malt, bien sûr, comme Pepe Carvalho, le héros de Manuel Vásquez Montálban.
Un livre sur une île déserte ? Si oui, lequel ?
Guerre et Paix et Anna Karénine.
Un « coup de gueule » ?
Les 40.000 titres édités chaque année en France qui noient les libraires sous des piles de livres liés à l’actualité (politique, souvent) qui sont souvent médiocres et dont la durée de vie ne dépasse pas quelques semaines.
Comments